Relance économique : Cap Business Océan Indien lance un appel à manifestation d’intérêt pour recruter un bureau d’études

Lancée en février 2022, la phase 2 du programme Entreprendre dans le tourisme durable et l’économie bleue prendra fin en mai. Après plusieurs semaines de formation et de coaching, les sept startuppers et porteurs de projet devront présenter et défendre leur idée devant un jury. C’est à l’issue de ce pitch – qui aura lieu par visioconférence – que les trois meilleurs projets seront choisis pour la troisième et dernière phase de ce programme d’incubation. En attendant cette ultime épreuve, on fait le point sur cette deuxième phase avec Julien Condamines, Managing Director de Co-Creation Lab, et Yann LeMoël, fondateur de Living Labs Federation.

Quel est votre regard sur les participants que vous avez accompagnés durant cette deuxième phase ?


Julien : Je soulignerais, tout d’abord, leur énergie et leur enthousiasme, ainsi que leur volonté de transformer leur région de façon à créer un impact. Tous ont la volonté d’apprendre et de faire.  Leur atout, c’est qu’ils ont une connaissance unique de la région et de ses spécificités culturelles. C’est là un avantage compétitif important. Certains ont également démontré une parfaite connaissance de leur cible, des partenaires potentiels, etc. Pour de nouveaux arrivants sur le marché, acquérir ces connaissances peut prendre des années.


Toutefois, nous avons noté qu’ils manquent de maturité sur les sujets liés à l’entrepreneuriat. Mais c’est là tout l’intérêt de ce programme pour eux. Cela leur demande beaucoup de travail pour se mettre à niveau. En tant que formateur, nous avons eu à les pousser à réfléchir à leur vision stratégique. Il est dommage que certains n’aient pas eu des conditions optimales pour suivre les formations en raison des coupures d’électricité et de connexion à Internet, entre autres.

Yann : À travers leur projet, les participants ont tous la volonté de répondre à une problématique locale, étant orientés vers l’économie locale en prônant une approche durable et inclusive avant tout. Ils ne sont cependant pas tous au même stade de maturité, d’analyse objective du besoin ni de la réelle traction envisageable. Cette phase 2 du programme leur a donc permis d’acquérir les moyens pour réaliser cette analyse objective.

Dans quelle mesure ces projets sont-ils porteurs de solutions aux défis auxquels nos territoires font face ?

 

Julien : Tous les projets sont porteurs de solutions puisqu’ils répondent des problématiques liées au tourisme durable et à l’économie bleue. Cela dit, s’ils se concrétisent, certains auront plus d’impact que d’autres. Il faut savoir que l’on parle de projet en phase d’amorçage, et qui sont donc susceptibles de pivoter et d’évoluer. À ce stade, l’intention de ceux qui les portent est donc un facteur plus important pour évaluer le potentiel d’impact que les projets en eux-mêmes.

Comment peut-on mieux aider les jeunes startuppers de nos îles ?

 

Julien : En renforçant davantage les infrastructures (accès à des équipements modernes, connexion Internet fiable, etc.). On peut aussi leur offrir des moyens logistiques : financements, locaux, entre autres. Et finalement, en leur offrant un accompagnement adapté par des experts de l’entrepreneuriat, de l’amorçage à la croissance.

Yann : Je rejoins ce que dit Julien : il faut renforcer tout ce qu’il y a autour de l’entrepreneur pour lui simplifier la vie. Par exemple, il serait judicieux d’avoir une antenne dédiée pour pouvoir les aiguiller vers les soutiens gouvernementaux et locaux dont ils peuvent bénéficier.

Comment améliorer l’écosystème dans lequel évoluent les start-up de la région ?

 

Yann : Dans les échanges, nous avons identifié certains « freins », tels que l’accès aux financements, marchés « verrouillés » par des acteurs endémiques, etc. Des entités gouvernementales pourraient aider les jeunes entrepreneurs avec un soutien ciblé, ce qui ferait qu’ils se sentiraient moins seuls et appuieraient leur développement. Au-delà des aides publiques, ils ont aussi besoin du soutien des structures et des investisseurs privés.

Julien :  La région est peu connue, et encore peu associée à l’entrepreneuriat au niveau international. Faire la promotion des opportunités, en particulier pour les entreprises dans le tourisme durable et l’économie bleue, permettra d’attirer talents et investisseurs dans la région. Cela contribuera au développement des start-up, évitant ainsi leur relocalisation dans des pays où ils auront accès aux investisseurs privés. Il faut également attirer plus de femmes, typiquement moins représentées dans la tech et l’entrepreneuriat, ainsi que des jeunes en provenance de milieux modestes. C’est essentiel pour favoriser le développement d’un écosystème inclusif et créer des solutions pertinentes pour toutes les audiences.

Quelques mots sur le programme

Cette initiative, qui a débuté en décembre 2021, bénéficie du soutien financier et technique de la Représentation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour l’océan Indien. Sa première phase a permis à quelque 40 jeunes de découvrir les notions de base de l’entrepreneuriat, de l’économie bleue et du tourisme durable. Cap Business Océan Indien est responsable de sa mise en œuvre et s’appuie, pour ce faire, sur trois partenaires techniques : Living Labs FederationCo-Creation Lab et OceanHub Africa. Nous vous invitons à découvrir une vidéo explicative sur le programme et les enjeux de durabilité liés à ces secteurs dans nos territoires insulaires.

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