Les écosystèmes fournissent de nombreux avantages et bénéfices aux sociétés humaines : air pur, approvisionnement en eau potable, pollinisation, décomposition des déchets, production de certaines matières premières, entre autres… C’est ce que l’on appelle les « services écosystémiques ». Une de leurs particularités, c’est qu’ils sont gratuits. Cependant, la production de ces biens communs est de plus en plus menacée en raison des dommages causés à la biodiversité par les activités humaines et le changement climatique. Et cela pose de graves risques concernant la durabilité et la résilience de nos sociétés et de nos économies, surtout pour des territoires insulaires comme les nôtres…
Est-ce un nouveau concept ?
Le terme, inventé par L’Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire (EM), date du début des années 2000, et les environnementalistes et les scientifiques en débattent depuis des décennies. Ce concept démontre l’interdépendance entre les écosystèmes et l’économie, et renvoie les acteurs publics et privés, y compris la société civile, à leurs responsabilités pour assurer la pérennité de ces services en enrayant l’érosion de biodiversité.
Quelles sont les catégories de services écosystémiques ?
Il y en a quatre au total : les services d’approvisionnement, de régulation, de soutien, et finalement les services culturels.
1. Les services d’approvisionnement concernent notre nourriture, nos matières premières (carburant, fourrage, engrais, etc.), nos ressources minérales, médicinales et énergétiques, et sans oublier tous nos besoins ornementaux (vêtements, artisanat et bijoux).
2. Les services de régulation contribuent à purifier l’eau et l’air, à capter le carbone et à réguler le climat, à lutter naturellement contre les parasites et les maladies, à nous protéger des inondations, et enfin, à assurer la pollinisation de nos plantes.
3. Les services de soutien sont moins évidents, mais néanmoins essentiels à notre bien-être et à celui de notre planète : photosynthèse, fourniture d’habitats sains et cycle des nutriments. Le carbone, l’azote et le phosphore sont tous libérés lorsque les organismes meurent et se décomposent. Cela aura bien sûr un impact sur tous les autres services écosystémiques, car tous les êtres vivants ont besoin d’un apport constant de ces nutriments pour survivre.
4. Les services culturels concernent l’environnement naturel qui nous entoure et qui représente une immense source d’inspiration spirituelle, mais aussi culturelle, comme en témoignent l’art, le cinéma et la littérature. C’est aussi le lieu privilégié de nombreuses activités de loisirs, de la découverte scientifique et de l’éducation. Tous ces éléments sont tout aussi importants pour notre bien-être.
Quelle est la situation dans nos territoires ?
Les îles du sud-ouest de l’océan Indien abritent des écosystèmes uniques grâce à un fort taux d’endémisme. Toutefois, divers facteurs (changement climatique, pollution, pression démographique, etc.) mettent à mal ce capital naturel, et perturbent la fourniture des services écosystémiques. Certains secteurs économiques, tels que l’agriculture, la pêche, ou encore le tourisme, en sont affectés, impactant directement les populations.
Les écosystèmes marins (en particulier estuariens et côtiers) jouent un rôle essentiel pour nos îles. Les mangroves, herbiers marins, marais salants et récifs coralliens entretiennent la vie des océans et contribuent à atténuer les effets du changement climatique. Cela permet de réduire les menaces que font peser sur nos communautés côtières les cyclones, les tsunamis, les inondations et l’érosion côtière. Des écosystèmes sains stimuleront notre économie bleue, constitueront des barrières naturelles contre les maladies transmises par les moustiques, aideront à combattre les espèces végétales et animales envahissantes et continueront à attirer les touristes du monde entier.
Quelques chiffres clés
75 % de l’environnement terrestre et environ 66 % de l’environnement marin ont été considérablement modifiés par l’activité humaine.
Plus d’un tiers de la surface terrestre et près de 75 % des ressources en eau douce de la planète sont aujourd’hui consacrés à la production végétale ou animale.
Alors que les océans côtiers ne représentent que 10 % de la surface totale des océans, ils contiennent néanmoins plus de 50 % de tout le phytoplancton.
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