En 2019, nous estimions qu’environ un million d’espèces animales et végétales risquaient de disparaître à jamais dans le monde et que les écosystèmes naturels ont diminué de 47 % en moyenne.
Si ces chiffres peuvent facilement parler à certains, pour de nombreuses personnes leur significations et leurs implications pour notre bien-être, la stabilité et le statut économiques des Etats, y compris les îles de l’océan Indien, restent ambiguës.
Au niveau de l’entreprise, le lien entre nature et performance est rarement établi.
Que signifie la perte de biodiversité (définie comme la variabilité des formes de vie, y compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques) pour les entreprises ?
Le secteur privé devrait-il valoriser davantage la biodiversité et réajuster ses modèles économiques pour l’intégrer ?
La réponse est oui, et nous expliquons pourquoi ci-dessous.
Les industries interagissent directement ou indirectement avec la biodiversité, et nombre d’entre elles dépendent des services et des produits que la nature fournit. Pour les îles de l’océan Indien, des populations de poissons en bonne santé, des terres saines et productives, des beaux paysages naturels florissants et des écosystèmes tels que les récifs coralliens sont des atouts naturels essentiels qui soutiennent et alimentent des secteurs clés tels que l’agriculture, la pêche et le tourisme.
La crise actuelle de la biodiversité est provoquée par les activités humaines, en particulier les activités économiques contribuant aux cinq principales causes de l’érosion de la biodiversité, c’est-à-dire :
1) le changement climatique,
2) la pollution des sols, de l’eau et de l’air,
3) le changement d’utilisation des terres et des mers,
4) la surexploitation des ressources naturelles et
5) la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Alors que les activités du secteur privé contribuent de manière significative à l’érosion de la biodiversité, elles impactent également la disponibilité et la qualité de ces atouts naturels qui soutiennent les activités économiques.
En 2022, le Forum économique mondial (World Economic Forum) place, après « l’échec des mesures climatiques » et les « conditions météorologiques extrêmes », la perte de biodiversité comme le troisième risque le plus important pour l’économie et la société.
À mesure que la biodiversité décline, les entreprises peuvent être confrontées à des risques opérationnels importants tels qu’une pénurie et une hausse des coûts des matières premières. La perte d’infrastructures naturelles, telles que les zones humides qui offrent une protection contre les inondations; peut également contribuer à davantage de perturbations pour les entreprises en cas de catastrophe. En raison de leurs impacts sur la biodiversité, les entreprises peuvent également être confrontées à des risques réglementaires, juridiques et de réputation.
Dans un monde en constante évolution, les entreprises ont tout à gagner à prendre des mesures afin de mieux comprendre leur dépendance ainsi que leurs impacts sur la biodiversité. Il s’agit d’une première étape importante vers l’identification de nouvelles opportunités ainsi que la mise en place de nouveaux modèles économiques résilients et « nature positive ».