Objectif Nature-Positive : l’atelier par Casela et Cap Business Océan Indien

  • Œuvrons ensemble pour la préservation de la biodiversité !
 

Le secteur privé et celui de la recherche échangent au profit de la biodiversité autour d’un objectif commun : « Achieving a Nature-Positive Future ». Découvrez les points saillants de ce dialogue et des ressources pratiques à utiliser lors de votre projet biodiversité.


Organisé en partenariat avec Cap Business Océan Indien, le « Casela’s Biodiversity workshop: Good Practices in the Private Sector » a permis de faire avancer la discussion autour de la conservation de la biodiversité. Dans le cadre de son projet Business For Biodiversity (B4B) du programme Varuna Biodiversité, Cap Business Océan Indien souhaite renforcer le dialogue entre acteurs publics et privés de la région sur les enjeux de biodiversité. A travers son réseau, Cap Business Océan Indien a su apporter cette dimension régionale et proposer une expertise technique lors des sessions interactives grâce à sa Chargée de Mission Biodiversité.


Initié et co-organisé par Casela Nature Parks, un centre de loisirs et d’attractions mauricien connu pour sa réserve naturelle et sa faune endémique et exotique, l’événement a réuni le secteur privé mauricien, des chercheurs, des experts de la biodiversité et des associations œuvrant à Maurice pour avancer vers des projets à plus fort impact à travers l’ODD 17 des Nations unies : Partenariats pour la réalisation des objectifs.


Ce type de plateforme de dialogue est, plus que jamais, essentiel. Particulièrement dans un contexte généralisé de perte d’une biodiversité aux populations en déclin, où la survie des espèces est menacée, et où la connectivité entre habitats et paysages s’amoindrit. Le Living Wildlife Report du World Wildlife Fund est formel : « Nous devons atteindre [l’objectif] nature-positive d’ici 2030 ». Ceci implique d’accroître le patrimoine naturel pour clore cette décennie avec plus de nature que lorsque nous y sommes entrés.


Discussions productives entre chercheurs et entreprises

 

Les ateliers interactifs, sous forme de discussions de groupe, ont abordé trois thèmes : Communication & Collaboration, Planifier un Projet, et S’assurer du succès d’un Projet. Ces thématiques couvrent les bonnes bases de tout projet Biodiversité.

Avec pour enjeux phares l’engagement et l’évaluation, découvrez le fruit de ce dialogue et des guides pratiques pour relever les défis identifiés.


1. L’engagement : enjeu clé de la Communication & la Collaboration

 

Les participants ont relevé, à l’unanimité, l’importance d’investir dans la sensibilisation et l’éducation des citoyens pour susciter leur engagement dans tout projet. Ils reconnaissent également le fort potentiel des parties prenantes qui peuvent, une fois sensibilisées, participer au projet en tant que collaborateurs… Tout en admettant le besoin de renforcer les capacités pour générer l’engagement et la collaboration, de la part des acteurs de changement (secteur privé ou autre).


Outils pour intégrer l’engagement à votre stratégie :

 

Guidance Note- UNDP Social and Environmental Standards (SES)

Ce guide compréhensif pose les bases d’un programme réussi. De comment renforcer votre programme, à comment vous assurer du soutien des parties prenantes à travers certains mécanismes.

Biodiversa Stakeholder Engagement Handbook

Ce guide pratique et non-académique, vous permet d’identifier les parties prenantes pertinentes à votre projet pour avoir un plus fort impact.

Best Practices for Stakeholder Engagement in Biodiversity Programming

Un guide pratique en 4 étapes qui propose une approche systématique pour générer l’engagement des parties prenantes dans votre projet.


2. Maîtriser son sujet : la clé de la planification

 

Ce volet a permis l’émergence de notions pratiques dans la planification d’un projet de conservation du vivant. Ainsi, les participants ont reconnu que maîtriser son sujet est la clé pour planifier un projet. Cela implique de connaître un site à travers les données disponibles, tenant compte des inconnus et des problématiques les plus pertinentes… Tout en s’assurant de la source, de la qualité et de l’interprétation correcte de ces données. Il faut ensuite les contextualiser dans le cadre des problématiques globales et maîtriser les terminologies, car elles ont le pouvoir de relier le projet à une source spécifique de financement. Pouvoir discerner les catégories telles que l’adaptation des écosystèmes, les solutions ancrées dans la nature, et les causes de la perte de la biodiversité (parmi tant d’autres) est donc un facteur déterminant du succès d’un projet. Inclure les parties prenantes dès ce stade est très important, en particulier car les aînés de certaines communautés locales sont parfois en mesure de partager des connaissances informelles sur un site, ses écosystèmes et la culture qui y sont attachés. L’aspect logistique et administratif est tout aussi important, surtout si l’on prévoit les critères d’obtention de permis pendant la création des calendriers des tâches.


3. La mesure du succès

 

En lien avec l’importance de la planification, les participants ont aussi soulevé l’importance de développer les méthodologies d’évaluation et d’observation dès la conception du projet. Elles peuvent ensuite être ajustées en cours d’implémentation. De la même manière, identifier au préalable l’impact et les bienfaits du projet sur les communautés locales et l’environnement offre des standards précis à évaluer et observer, comme marqueurs de succès ou, à contrario, de besoin d’amélioration.


Outils pour planifier votre projet :


The Impact Assessment Guidebook

Offre un cadre pour faciliter le développement et l’implémentation de plans d’observation et d’évaluation robustes, pour obtenir des données systématiques et comparables.

UNEP’s Monitoring, Evaluation and Learning Strategy and Action Plan

Ce guide compréhensif couvre divers aspects : s’assurer que le plan d’évaluation et d’observation soit basé sur des données et comment véhiculer l’information aux parties prenantes à tous les niveaux, entre autres.

Developing Monitoring and Evaluation Plans: A Guide for Project Design

Ce guide explique comment développer un plan d’évaluation et d’observation pour atteindre les objectifs fixés et, le cas échéant, identifier les éléments à modifier pour s’assurer de son succès.


Les échanges lors du « Casela’s Biodiversity workshop: Good Practices in the Private Sector » ont permis un consensus entre chercheurs, entreprises privées et associations. Notamment :

 

– Le secteur privé reconnaît son pouvoir de lobby auprès des institutions et le besoin de l’exercer pour contribuer aux initiatives de restauration du vivant.

– Le secteur privé devrait explorer la possibilité d’embaucher des experts scientifiques pour une rémunération juste et équitable.

– Il faut trouver et obtenir les formations adéquates quant à l’engagement des parties prenantes et des communautés.

– Il faut revoir les principaux indicateurs de performance pour tenir compte des objectifs sociaux et écologiques.

– Les processus doivent inclure davantage les communautés et ONG, souvent porte-parole des plus vulnérables.

– Le secteur privé a les moyens de sponsoriser la recherche scientifique, comme partie intégrante des projets qu’il soutient. Il devrait donc passer à l’action et ouvrir l’accès aux résultats des recherches à la communauté des affaires.

– En termes de demandes de permis et d’aval des autorités, les processus du secteur public doivent être simplifiés, clairs et non-ambigus.

– Les objectifs prenant en compte la biodiversité doivent se refléter dans la chaîne d’approvisionnement. Même dans le cas des entreprises qui commencent par financer des projets de restauration à travers leurs fonds CSR.

– Le lien de confiance tissé avec les communautés par les ONG et organisations de terrain, ainsi que leur expérience et leur expertise sont précieux, et méritent d’être respectés.

– L’impact positif des grandes entreprises a un rayonnement sur les micro, petites et moyennes entreprises qu’elles soutiennent à travers leurs chaînes d’approvisionnement et de valeurs. Elles peuvent influencer à entreprendre, à leur tour, des actions Nature Positive.

– L’heure est au changement de paradigme par lequel la durabilité est la marque d’une entreprise citoyenne, et pas un simple objectif de communication.

– Les exigences de financement devraient être flexibles pour permettre au projet de s’aligner avec les besoins du pays.


Retrouvez l’ensemble de la synthèse des discussions, réalisée par le Dr. Pricila Iranah, et retranscrit en anglais, à travers ce document.

 

L’union fait la force… En particulier quand la communication est de la partie ! C’est sur la base de ces perspectives aussi variées qu’indispensables que des solutions pérennes s’articulent pour protéger le vivant.